Résumé
La surreprésentation des enfants autochtones dans les systèmes de protection de l'enfance au Canada et au Québec est bien connue. La recherche a révélé les conséquences néfastes de l'application indifférenciée des systèmes de protection de l'enfance aux peuples autochtones, y compris la perte de l'identité culturelle. Au Québec, la reconnaissance des pratiques culturelles et familiales autochtones ainsi que le droit des peuples autochtones à l'autodétermination ont longtemps fait l'objet d'une controverse importante et d'une résistance de la part du législateur. Pour contrer la surreprésentation des enfants autochtones dans le système de protection de la jeunesse et les effets discriminatoires des lois provinciales, une loi fédérale (Loi sur les enfants, les jeunes et les familles des Premières nations, des Inuits et des Métis) a été mise en œuvre en 2020, réitérant le droit des communautés autochtones d'élaborer leur propre loi sur la protection de l'enfance. C'est dans ce contexte de changements législatifs que la communauté atikamekw d'Opitciwan a adopté sa propre loi en janvier 2022, dont la mise en œuvre est documentée par une recherche-action. Après avoir présenté les nouveaux principes de la loi, nous verrons comment la mise en place d'une gouvernance atikamekw favorise le développement d'approches communautaires originales qui assurent non seulement la sécurité, le développement et le mieux-être des enfants atikamekw, mais aussi la décolonisation des pratiques sociales.
Présentée par :
Lisa Ellington, Professeure, Université Laval
Nadia Petiquay, Directrice de la protection sociale, Opitciwan
Serge Awashish, Directeur des services sociaux, Opitciwan